Le salaire minimum de croissance (SMIC), érigé comme le plancher incontournable de la rémunération des travailleurs, est au cœur d’une revalorisation annuelle prévue pour le 1er janvier 2024. Les spéculations vont bon train concernant son augmentation et les implications qui en découlent. Cette année, une annonce prévoit que le SMIC franchira la barre symbolique des 1400 euros nets pour un temps plein (35 heures).
Les experts, dans leur rapport annuel, évoquent une revalorisation automatique de l’ordre de 1,7%. Ainsi, le SMIC actuel de 1383 euros pourrait augmenter d’environ 23 euros pour atteindre 1406 euros nets dès le 1er janvier 2024. Cette hausse du SMIC est le fruit d’un mécanisme de revalorisation automatique, calculé en fonction de l’inflation constatée pour les ménages les plus modestes et d’une fraction de l’accroissement du salaire horaire de base pour les ouvriers et les employés. Cette mécanique a permis, sur trois années, sept revalorisations successives, totalisant une augmentation de 13,5%.
Gilbert Cette, économiste et président du groupe d’experts, précise que cette progression s’effectuerait sans “coup de pouce” supplémentaire de la part du gouvernement soulignant leur inefficacité dans la lutte contre la pauvreté, craignant leurs répercussions potentielles sur l’emploi des personnes fragiles. Cependant, cette vision est contestée par Sophie Binet de la CGT, soulignant la croissance exponentielle du nombre de travailleurs rémunérés au SMIC, majoritairement des femmes (57 % en 2023).
En 2024, le SMIC peut-il réduire la pauvreté ?
Le SMIC, bien qu’uniquement indexé sur l’inflation, est critiqué pour sa capacité limitée à réduire la pauvreté laborieuse, notamment due aux emplois à temps partiel et aux familles monoparentales. Pourtant, il joue un rôle de filet de sécurité pour des millions de salariés, dans un contexte où le nombre de travailleurs rémunérés au SMIC a atteint des sommets en trente ans.
Les recommandations des experts pourraient modifier les règles d’indexation, proposant une référence à la moyenne des évolutions des minima salariaux de diverses branches professionnelles. Ces propositions suscitent des réactions vives, considérées comme une provocation par certains acteurs syndicaux.